« Samusocial : au-delà de la crise politique »
Suites aux événements de ces derniers jours liés aux dysfonctionnements dans la gouvernance du Samusocial, les fédérations du secteur de l’aide aux sans-abri et leurs affiliés1 tiennent à réagir sur les impacts que ces déclarations peuvent avoir sur les missions des services d’aide et d’accompagnement des personnes sans abri et mal logées à Bruxelles.
1 AMA – Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri, Fédération Bico Federatie, Regio-overleg Thuislozenzorg rassemblant une soixantaine de services d’accueil, d’hébergement et d’accompagnement de personnes sans abri ou mal logées
Avant toute chose, nous tenons à témoigner de notre soutien aux travailleurs du Samusocial qui, quotidiennement, tout au long de l’année, collaborent avec les différents services du secteur de l’aide aux sans-abri.
Concernant les problèmes de gouvernance qui ont été mis en lumière, les fédérations sectorielles tiennent à souligner que cette situation est préjudiciable pour l’ensemble des associations travaillant avec les personnes sans abri. En effet, la gestion des associations, qu’elles soient constituées en asbl ou dépendant directement d’un pouvoir public (CPAS, commune, région), ne peut être réalisée qu’avec la plus grande rigueur, dans le respect des réglementations en vigueur et avec une éthique de gestion qui soit cohérente avec les missions des services. Le sérieux qui préside aux travaux des administrateurs des services doit être garanti. La transparence dans la gestion doit être à l’ordre du jour, tant vis-à-vis des pouvoirs subsidiants, que vis-à-vis des citoyens, que vis-à-vis des donateurs et, surtout, vis-à-vis de notre public-cible : les personnes sans abri.
Il est donc, indispensable que toute la clarté soit faite sur ce dossier.
Concernant le futur du Samusocial et son articulation avec les autres services du secteur de l’aide aux sans-abri, les fédérations du secteur réitèrent leur disponibilité et leur expertise afin que l’ensemble des politiques régionales puisse mettre en oeuvre une approche intégrée de la lutte contre le sans-abrisme. En effet, alors qu’une réforme de grande ampleur est en cours dans notre secteur (une nouvelle ordonnance organisant les services d’urgence sociale et d’insertion sociale des personnes sans abri est en cours d’écriture), la crise vécue par le Samusocial aura inévitablement un impact sur la suite du processus réglementaire. L’opérateur principal de l’urgence sociale qu’est le Samusocial verra, sans doute, les cartes rebattues. La soixantaine de services d’aide aux personnes sans abri ; actifs en journée, en soirée, la nuit, au domicile, en rue, le samedi, le dimanche, en hiver, au printemps, en automne, etc. ; est prête à travailler en concertation avec les Ministres de tutelle pour que la lutte contre le sans-abrisme et le mal logement soit une priorité absolue.
Au-delà du scandale, rassembler les forces dans l’intérêt des personnes sans abri enverrait un message positif et constructif à l’ensemble de la société civile. Que cet événement soit, donc, l’occasion d’une mobilisation de tous les services et acteurs publics dans l’intérêt des personnes aidées sur le terrain.
Christine Vanhessen, directrice de la Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri